Inodore, sèche, propre, la découverte de ce jour n’était pas une crotte mais une pelote de réjection !
En effet, ce mardi 9 mars 2021, les élèves des classes de P5 de l’Externat Saint-Joseph d’Hyon en disséquaient pour collecter des renseignements utiles sur les régimes alimentaires et leurs variations saisonnières…
Récoltées chez un fauconnier ou simplement dénichées lors d’une balade en forêt, au pied d’un grand conifère, ces boules de poils agglomérés recèlent des indices précieux sur la vie animale des alentours …
Si la pelote contient des ossements, c’est qu’elle a été rejetée par un rapace nocturne.
S’il ne s’agit que de poils, c’est sans doute le résultat de la digestion d’un corvidé, aux sucs digestifs suffisamment puissants pour digérer les os.
Enfin, si elle contient des arêtes et des éclats de coquillages, elle appartient sans doute à une mouette, voire à un martin pêcheur !
Cette analyse permet également de mettre en évidence la présence de certains micro-mammifères, de batraciens ou d’insectes qui ne peuvent se détecter d’une autre manière.
De quoi corriger les croyances erronées dont sont, encore de nos jours, victimes, certains rapaces…
Le premier tri a été fait : les os d’un côté, et les poils de l’autre.
Notre pelote contenait deux crânes de rongeurs, dont on voit au premier coup qu’ils n’appartiennent pas à la même espèce.
Ce sont ces crânes qui vont servir à identifier les proies avec certitude.
Notre enquête avance !
Les oiseaux, faute de dents, doivent ingurgiter leur nourriture sans la mâcher.
Les grosses proies sont déchiquetées chez certaines espèces d’oiseaux, mais bien souvent la nourriture est avalée telle quelle.
Le système digestif des oiseaux laisse passer pas mal de choses indigestes, de graines, d’os, de plumes, de poils qui se retrouvent dans les fientes. Il est donc tout à fait normal d’y trouver parfois des éléments de repas non digérés. Mais chez certaines espèces ces éléments, indigestes, ne franchissent pas le cloaque.
Où vont ces déchets, comment et par où passent-ils ?
Les matières non consommées et non digérées sont rejetées sous forme de boules, de boulettes, de balles, appelées pelotes de réjection. (de l’ancien français pelute (vers 1119), d’un bas latin *pilotta, diminutif du latin pila (« balle ») qui a donné pile)
La proie, généralement avalée entière chez les rapaces nocturnes, emprunte l’œsophage pour arriver dans le jabot où elle se « ramollit » doucement. Du jabot ,elle passe ensuite dans le proventricule puis dans le gésier. Durant ces différentes étapes, le processus de digestion se poursuit.
Tout ce qui n’est pas assimilé est rejeté par le bec sous forme de boulettes. Dès qu’elle sort de l’œsophage, la boulette est recouverte d’un mucus facilitant le transit vers l’extérieur de l’organisme.
Après quelques heures, ce mucus finit par disparaître et les pelotes prennent leur aspect final.
Les oiseaux rejettent, en général, deux pelotes par jour juste avant de se nourrir.
Ces pelotes de réjection prennent forme dans le gésier.
Son aspect et sa taille dépendent étroitement de l’oiseau qui la rejette !
Collectes réalisées par les élèves
Classe de P5A
Classe de P5AM